Notons avant toute chose qu'en ces années, l'astrologie et l'astronomie étaient intimement liées, loin de l'astrologie qu'on connaît actuellement. On peut retrouver divers « prodiges » et anecdotes sur Scott dans les recueils de contes et d'histoires de l'Epoque Romantique.
Etait-il illusionniste ? Etait-il astrologue ? Etait-il alchimiste ? Un mélange de tout cela ?
Toujours est-il que son histoire peut servir de base à la création de tours (routines) spécifiques.
Un des plus illustres descendants de la lignée des Balwearie est son deuxième baron, Sir Michael Scott (1175-1235), de la paroisse de Kirkcaldy. On le surnommait Scott le Magicien (Scot the Wizard). Il était un linguiste accompli, un scientifique, un mathématicien, un philosophe et un alchimiste. Il a étudié aux universités d'Oxford, de Paris, où on le surnomma Michael le mathématicien.
Par sa proximité avec l'Islam, Tolède était l'une des villes culturelles les plus importantes. Des traducteurs connus y travaillaient, comme par exemple Jean de Séville, Hermann de Carinthie, Adélard de Bath, premier étudiant à venir de Grande-Bretagne, et Gérard de Crémone, le traducteur de l'Almageste de Ptolémée et de De caelo et mundo d'Aristote. La première date certaine dans la vie de Michael Scot est le 18 août 1217 lorsqu'il acheva la traduction d'un ouvrage astronomique arabe, le Kitab fi l-hai'a d'Alpetragius qui vivait encore à cette époque dans la péninsule espagnole.
Depuis combien de temps Michael Scot vivait-il à Tolède avant 1217, on ne le sait pas. Mais on sait qu'il traduisit encore, avant 1220, trois ouvrages d'Aristote dans leur édition arabe, Historia animalium, De partibus animalium et De generatione animalium, qui eurent par la suite une grande influence du fait qu'Albert le Grand les utilisa pour son De animalibus. Bien que Guillaume von Moerbeke eût achevé le 23 décembre 1260 des traductions tirées directement du grec, on utilisait encore celles de Michael Scot au XVe siècle dans les universités.
Il était étudiant à l'université de Padua lorsqu'à Tolède, en Espagne, il traduisit de l'arabe au latin "L'histoire des animaux", écrit par le réputé physicien Avicenna. Un point intéressant; le symbole de l'insigne du chef du clan Scott est un cerf et le cerf est le symbole du dieu des druides.
Cependant, sa réputation comme traducteur repose avant tout sur ses traductions des commentaires par Averroès des écrits d'Aristote comme De anima, De sensu et sensato, De caelo et mundo, Physica et Metaphysica. Quatorze traductions des commentaires d'Averroès nous sont parvenues dont certaines ont été probablement achevées à la cour de Frédéric II du Saint-Empire (1194-1250). Ces traductions de l'arabe supposaient non seulement de très bonnes connaissances linguistiques, mais encore une maîtrise détaillée du contenu, puisque l'écriture arabe omet de retranscrire les voyelles, ce qui peut entraîner des fautes de compréhension importantes. Cette performance laisse supposer que Michael Scot se servait dans son travail d'auxiliaires de traduction arabes. De sa très bonne connaissance des langues, et du fait qu'il ne traduisait pas directement du grec, nous avons aussi le témoignage du pape Grégoire IX (1227-1241) qui fit de grands éloges des connaissances de Michael Scot en arabe, en hébreu et en latin, sans mentionner le grec.
Vers 1220, Michael Scot quitte Tolède pour Bologne où il se replie sur une petite activité médicale. Il arrive à guérir une tumeur. Entre 1224 et 1227, Michael Scot semble se trouver au service du pape Honorius III (?-1227) et de son successeur Grégoire IX. Le 31 mai 1224, il est nommé archevêque de Cashel en Irlande. Cependant, il doit renoncer à ce siège, car il manie mal l'irlandais. Le 9 mai 1227 on lui donne d'autres prébendes en Écosse et en Angleterre. Tout cela semble indiquer que Michael Scot appartenait au clergé bien qu'il ne fût d'aucun ordre religieux : c'est pourquoi Albert le Grand et Roger Bacon s'expriment à son sujet de façon négative. Après 1227, il n'apparaît plus dans les registres du pape et l'on peut supposer que c'est peu de temps après qu'il arriva à la cour de Frédéric II, empereur germanique de 1212 à 1250 ; ce fut probablement par l'entremise de Leonardo Fibonacci, qui appelait Michael Scot « le meilleur philosophe ».
La légende attribue à Scott le magicien la forme géographique des collines de Eildon, en Ecosse. Il aurait, dit-on, coupé une grande quantité d'arbres, en une seule nuit, pour séparer la colline en deux. On dit aussi qu'il aurait construit une digue dans la rivière Tweed et ce, encore une fois en une seule nuit. On peut d'ailleurs apercevoir, aujourd'hui, le résultat près de Kelso.
En 1292, il fit partie d'un groupe de quatre nobles qui furent chargés de ramener Margaret la Pucelle de Norvège. Un peu plus tard c'est à lui que revint la tâche, à titre d'ambassadeur, d'aller négocier avec la Norvège la cession des îles Orkney.
Un phénomène tout à fait remarquable est le fait qu'à l'époque de Sir Michael le magicien, on considérait l'astrologie et l'alchimie comme des sciences occultes. Quiconque utilisait ces sciences était considéré comme un sorcier. Il risquait alors d'être emprisonné, jugé et exécuté. Comment se fait-il qu'on respecta à ce point notre illustre ancêtre au point d'atteindre une renommée internationale et ne pas être importuné pour sa science?
Il est également signalé avoir été apte à induire des visions par une combinaison de manipulation de la lumière et de suggestion : est-ce par des principes d'illusionnisme ou d'hypnose ? J'opterai plutôt pour la première réponse.
Dante l'a surnomé "The Inferno". Vous pouvez le retrouver dans le chant XX de la Divine Comédie. Ce passage est à mon sens une piste définissant le fait que Scott ait eu connaissance des principes de prestidigitation et en ait fait l'usage. Mais cela reste mon interprétation.
« “That other there, his flanks extremely spare,
was Michael Scot, a man who certainly
knew how the game of magic fraud was played.””
Sir Walter Scott l'a immortalisé dans son livre "The Lay of the Last Minstrel".
Sir Michael Scott a écrit plusieurs ouvrages dont "The Secrets of Nature" (Le Secret de la nature", "The Sun and The Moon" (Le soleil et la lune), "Mensa Philosophica", un essai sur Aristote imprimé à Venise en 1496 et plusieurs traités de philosophie.
Il a eu trois fils; Henry, William et Duncan. Sir Michael Scott Le Magicien est décédé aux environs de 1235, non sans avoir prédit les conditions de sa mort.
Si vous avez plus d'informations concernant ce personnage, et particulièrement des anecdotes qui me permettrait d'avancer un peu plus sur le fait qu'il ait effectivement usé de principes d'illusionnisme et de mentalisme, merci de me contacter.
Sources :